GARGANTUA

Chapitre 27

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Intro

 

Une simple querelle de paysans, les vignerons de Grandgousier d’une part et les fouaciers de  Pichrocole d’autre part, a suffit pour déclencher une guerre, donnant ainsi au belliqueux voisin de Grandgousier, Pichrocole, l’occasion d’aller piller son territoire. Et c’est seulement grâce à l’intervention du frère Jean des Entommeurs qui permet de repousser le premier assaut de l’ambitieux mais ridicule despote qu’a pour voisin Grandgousier. Nous montrerons ainsi en quoi, derrière la parodie comique des chansons de geste, Rabelais est-il en train de faire la satire des pratiques religieuses. Nous verrons dans un premier temps en quoi ce texte est un récit burlesque de bataille qui parodie l’épopée traditionnelle puis, dans un deuxième temps, comment l’auteur s’en sert-il pour en faire la satire des pratiques religieuses de l’époque.

 

 

 

I Un récit burlesque de bataille sui parodie l’épopée traditionnelle

A/ Jean de Entommeurs : parodie de Turpin

 

  • Moine guerrier comme Turpin

 

  • ms possède armement comique è l.50 «  mit son froc en écharpe » froc = pantalon

                                                               èl.47 « saisit du bâton de la croix » : croix : transformé en instrument de guerre : en lance l.48 « comme une lance »

 

                    == > blasphème

                                                               èl.49 « fleurs de lys toutes presque effacées » -lys = symbole royauté

                                                                                                                                    -ms effacées = effacement de l’épopée

 

  • Guerrier, ds les chansons de geste, se battent ac art et honneur ms pas Jean des E.

                                                                èl.58 « sans crier  gare » :  J. ne prévient, moine sans pitié

                                                                èl.59 « frappant à tort et travers » il ne s’arrête pas de frapper

                   == > honneur mis à l’écart

                                                                èl.60 « à la vieille escrime » or escrime français moins raffiné que l’escrime Italien : ne bat pas avec art

                    == > fait rire

 

 

 

B/ Récit animé d’une bataille fantaisiste et burlesque

 

  • Ennemies = lâches – désordonnés : l.53 « sans ordre ni enseigne » : différent de l’épopée classique car armée se bat en ordre et => mort

 

  • ennemies superstitieux : l.78 « Ste Barbe », «St George», etc… invoquent bcq de St pour se sauver au lieu de se battre – ils supplient => lâches

 

  • ennemies = pilleurs de raisins èl.52 « les ennemies qui […]parmi le clos vendangeaient » : ennemies = lâche + voleurs

                                                            èl.55 « défoncé leur tambourins d’un côté pour les emplir de raisins, les trompettes étaient chargée de moussines » ; instruments de musique militaire détourné pour recueillir le raisin

 

  • bataille comique                      èl.59 « comme des porcs » animalisation : ennemies = porcs

 

_récit rythmé : énumération fantaisiste de coups l.61-65 bcq de vrb d’action « escarbouillait » « rompait » « démoulait » « avalait le nez, pochait les yeux, fendait les mendibules » « enfonçait » « décroulait » etc…

=> Hachis : corps démembrés

 

  • répétition « si quelqu’un »       èJean des E. est partt à la fois

 

  • comique de geste                     ètt cela est non réaliste = parodie

 

  • détail obscène : l.70 « voler la tête en pièce »

 

  • mort dédramatisé car on rit

 

 

== > Récit exagéré = parodie de chansons de gestes

 

II Un récit parodique au service d’une satire de pratiques religieuses

A/ Raillerie du culte des reliques et des pèlerinages

 

  • liste amusante de St qui ont une sonorité humoristique èl.80 « Notre dame de Cunault » « de Laurette » ou « de Bonnes nouvelles » « de la Lenou » « de Rivière »

 

  • fausse Ste au milieu de la liste : l.79 : « Ste Nytouche » Nytouche = pudibonde

 

  • l.87 « et milles autres petits bon saints » : « milles » grande quantité ms négligeable « petits »

                                  == > ironique

 

  • référence au reliques : le  St Suaire l.82  ms l.83« ms il brûla 3 mois après » = St Suaire = faux

 

B/ Raillerie des rituels

 

  • Ennemies croient que « confession » avt la mort enlève tout leur péchés

 

  • lâcheté des soldats ne savent pas se battre et ne savent pas mourir è ils Jacassent

 

 

Conclusion             

 

En arrivant aux termes de cette étude, nous pouvons conclure que l’auteur François Rabelais nous fait part d’un récit parodiant les chansons de gestes, avec au centre de ce récit, Jean des Entommeurs, qui est un moine guerrier parodie de Turpin dans la chanson de Roland. Le récit est animé d’une bataille très fantaisiste et burlesque mais l’auteur, derrière cette histoire plaisante, fait la satire des pratiques religieuses de l’époque en se raillant du culte des reliques, des rituels et des superstitions, car c’est tout ce en quoi croient les fouaciers que Rabelais décrit comme des voleurs lâches et désordonnés. Il se sert donc d’une histoire plaisante pour traiter un sujet délicat qu’est la croyance chrétienne.

 

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